Ville la plus chère au monde, Moscou continue à susciter les fantasmes, dans lesquels le luxe laisse planer l’ombre du crime organisé et les tractations politiques riment avec corruption.
Moscou, ville riche, ville chère
Avec ses 10,22 millions d’habitants intra muros en 2008 et ses 14,74 millions d’habitants dans son agglomération, Moscou est la ville la plus peuplée d’Europe. Elle est le centre économique, politique et universitaire de la Russie, regroupant 8,9 % de la population et produisant plus du quart du produit intérieur brut et concentrant 80 % de la force financière du pays.
Depuis 2006, Moscou est classée comme étant la ville la plus chère au monde pour les expatriés principalement à cause du prix de l'immobilier. La rareté de l'immobilier (surtout l'immobilier de standing), le renforcement du rouble et la présence importante des nouveaux millionnaires russes expliquent en partie pourquoi Moscou occupe cette première place. De plus, certains prix sont beaucoup plus élevés pour les étrangers que pour les habitants.
Les habitants occupent souvent de petits appartements qui leur ont été donnés gratuitement ou vendus à des prix symboliques durant la période soviétique ou aux débuts des années 1990, ceci s'ajoutant aux prix très faibles des services publics et de l'énergie et à un impôt sur le revenu de seulement 13%, qui permettent de fortement diminuer le coût global de la vie pour les habitants de la capitale. Ce faible impôt sur le revenu et ces bas coûts du logement et de l'énergie (électricité et gaz) ont comme conséquence principale de faire que la part du revenu pouvant être mis dans la consommation est beaucoup plus élevée qu'en Europe occidentale.
Le symbole de l’alliance entre argent et pouvoir : Roubliovka
A l’aube du XVIIIe siècle, Pierre-le-Grand interdit l’implantation de manufactures au sud-ouest de Moscou, car c’est de là que soufflent les vents dominants. Dans cette direction, le long de la Roublievskoye Chosse, à trente minutes du centre-ville, se développent à un rythme effréné les lotissements de la « Roubliovka ».

La Roubliovka a longtemps été synonyme de belle forêt, d’isbas en bois et de jardins potagers. Sensible au charme de l’endroit, la classe dirigeante soviétique en avait fait son lieu de villégiature favori. Mais depuis quelques années, ce sont les nouveaux riches russes qui s’y pressent : les oligarques achètent des terrains, se font construire d’immenses villas avec colonnades, fontaines et piscines, systèmes de vidéosurveillance, hautes palissades... Le quartier abrite aujourd’hui la quasi-totalité des résidences des membres de l’élite russe, à commencer par Vladimir Poutine.